La BMW Série 3 fête son 40ème anniversaire en cette année 2015. Au-delà de l’histoire du modèle, j’ai eu envie de vous présenter l’évolution de ses prestations sous forme de tableaux et graphiques illustrés d’une sélection de photos.
J’ai une affection particulière envers la BMW Série 3 parce que j’en ai conduit une pendant 13 ans d’abord un coupé 323i E36 et ensuite un cabriolet 330i E93. Je connais donc plutôt bien le modèle en ayant suivi son évolution de manière continue.
Nous en sommes désormais à la sixième génération de BMW Série 3. Ce modèle a été et est toujours d’une importance cruciale pour la marque à l’hélice. De modèle d’accès au monde BMW, la Série 3 a évolué vers le cœur de la gamme du groupe bavarois. Je dis groupe parce que je considère une gamme qui s’étend de la Mini à la Rolls Royce Phantom et qui intègre désormais 24 modèles. Au lancement de la Série 3 en juillet 1975, et sans compter la finissante 1502, la gamme du constructeur munichois ne comportait que 4 modèles : la Série 3, la Série 5, les berlines de luxe 2500-3.3Li et les coupés CS.
La Série 3 est le second modèle à utiliser comme appellation le mot « série » et un chiffre. La première à avoir inaugurer cette dénomination a été la Série 5 lancée en 1972.
Les six générations de Série 3 sont les suivantes :
Série 3 E21 de 1975 à 1983 – face-lift en 1976 (bandeau arrière noir entre les feux) et 1979
Série 3 E30 de 1982 à 1994 – face-lift en 1987
Série 3 E36 de 1990 à 1999 – face-lift en 1996
Série 3 E46 de 1998 à 2007 – restyling en 2001 (berline et break) et en 2003 (coupé et cabriolet)
Série 3 E90/E91/E92/E93 de 2005 à 2013 – face-lift en 2008
Série 3 F30/F31 depuis 2011 – face lift en 2015
L’évolution du style reste progressive. Les ruptures franches n’interviennent que toutes les deux générations (E36 et E90). Les différentes générations n’ont connu que de légers face-lifts à l’exception de l’E46 qui a fait l’objet d’un restyling plus important.
À présent, nous allons utiliser le code usine (E21, E30, etc…) pour distinguer les différentes générations. Nous considérons aussi les deux générations de Série 3 Compact, la Série 3 GT et la Série 4 comme des modèles à part entière distincts du modèle Série 3 qui leur sert de base.
La série de photos ci-dessous illustre l’évolution des planches de bord.
Pour chaque génération, nous listons ci-dessous les carrosseries disponibles.
Nous voyons que la gamme Série 3 a été élargie à partir de l’E30 avec l’arrivée de la berline 4 portes, du cabriolet sans arceau, de la M3 et du break Touring. L’E36 apporte le remplacement de la berline 2 portes par le coupé. La disponibilité des carrosseries reste identique pendant 20 ans de 1992 à 2012 sur trois générations. La F30 n’est plus disponible qu’en berline et break étant donné que les coupés et cabriolets sont commercialisés comme Série 4. La gamme s’étoffe toutefois avec une berline longue réservée au marché chinois.
Les versions M3 ont souvent des spécificités de carrosseries qui les distinguent des versions standards. La M3 a été aussi disponible en cabriolet (E30, E36, E46, E90) et en berline 4 portes (E36, E90 et F30). Le département Motorsport réalisa aussi deux carrosseries originales et uniques : un break sur la base de la M3 E46 et un pick up sur la base de la M3 E90.
Les carrosseries Baur |
Les cabriolets |
Les M3 |
Les Touring |
Les coupés |
La berline et la berline longue |
Les M3 break et pick up |
L’évolution des chiffres de production, génération après génération, illustre le succès de la Série 3. L’E21 a été le premier modèle BMW à franchir le cap du million d’exemplaires produits. Les chiffres des E36 et E46 incluent le modèle Compact. La production cumulée du modèle a dépassé les 13 millions d’exemplaires.
Source : www.press.bmwgroup.com
La Série 3 marquait une forte évolution technique par rapport à la série 02 qu’elle remplaçait en 1975. Ses trains roulants étaient plus sophistiqués. Des moteurs 6 cylindres ont été montés dans la Série 3 à partir de 1977. Ces mécaniques ont contribué à l’image dynamique et sportive du modèle.
La génération E30 voit arriver le catalyseur sur les moteurs à essence, des versions 6 cylindres diesel et turbo diesel, le système de freinage ABS et les quatre roues motrices sur le modèle 325iX.
Avec l’E36, le rendement des moteurs 6 cylindres est amélioré avec une culasse à quatre soupapes par cylindre et le système de distribution variable VANOS. De nouveaux équipements de sécurité s’imposent tels que les airbags (conducteur, passager et latéraux) et le dispositif anti-patinage ASC.
Le modèle E46 est celui du diesel à injection directe. Pour la première fois, les coupés et cabriolets sont disponibles avec un moteur diesel. Le contrôle dynamique de comportement DSC est proposé. Les quatre roues motrices font leur retour sur les versions xDrive.
La technologie Efficient Dynamics vise à optimiser le rendement des moteurs et à réduire le poids des véhicules. Elle est déployée sur la génération E90.
Enfin, sur la F30, les moteurs à essence sont équipés de double turbo. Cela permet d’augmenter leur rendement. Une nouvelle boîte automatique ZF à 8 rapports est disponible avec toujours pour objectif de réduire les consommations. Enfin, des versions hybrides apparaissent avec un moteur électrique en complément du moteur à essence.
Il est intéressant de noter que la première Série 3 a des dimensions similaires à la Série 1 actuelle toute comme que l’actuelle Série 3 possède les côtes de la première Série 5. Ceci illustre bien l’accroissement de la taille des voitures au fil des années et des générations successives d’un même modèle.
Source : Catalogue de la Revue Automobile Suisse
Une Série 3 F30 est 37% plus lourde qu’une Série 3 E21. Les générations E36 et E46 ont chacune connu une augmentation de poids de 14% par rapport au modèle précédent. Si la hausse de poids s’est ralentie sur l’E90 et la F30, elle continue néanmoins.
Dans les deux tableaux suivants, nous comparons quelques caractéristiques entre les différentes générations de Série 3.
Pour cela, nous avons choisi en premier lieu, la version la moins puissante de chaque série. Ces versions sont souvent apparues en fin de carrière probablement pour soutenir les ventes avec un prix d’accès plus compétitif. Ainsi la 315 E21 a été lancée en 1981. La 318tds E36 l’a été en 1995. Enfin la commercialisation de la 316d E90 a débuté en 2009. Ensuite, nous avons retenu la version haut de gamme de chaque série, celle juste en dessous de la M3. Il s’agit des 323i E21, 325i E30, 328i E36, 330i E46, 335i E90 et Active Hybrid 3 F30.
Si le poids de la Série 3 a augmenté de 37% en 40 ans, la puissance de son moteur s’est accru de 55% sur la version de base et 138% sur la version haut de gamme. Les gains en mesure d’accélération sont respectivement de 26% et 44%
Les évolutions de puissance et de mesure d’accélération sont des données facilement comparables entre les modèles. En revanche, il ne peut en être dit autant des consommations. D’une part les normes ont changées en 40 ans. Par ailleurs, les données réelles sont parfois éloignées des chiffres normalisés.
Aussi, pour compléter cette information, nous indiquons des consommations relevées lors d’essais réalisés par la Revue Automobile Suisse. Ainsi, la consommation moyenne de la 323i était de 14,5l/100km en 1978. Celle de la 328i était de 9,5l/100km en 1995. Enfin, nous disposons seulement des relevés de consommation de la BMW Active Hybrid 5 avec un chiffre de 8,5l/100km en 2013. L’Active Hybrid 5 pèse près de 200kg supplémentaire comparé à l’Active Hybrid 3. Nous pouvons donc estimer une consommation inférieure au 8l/100km pour la Série 3. Mais, il convient là aussi d’être prudent avec ces comparaisons. Le style de conduite influence fortement la consommation. Même si les mesures effectuées lors d’essais par la presse sont faites sérieusement, nous pouvons supposer qu’un journaliste ne conduisait pas de la même manière entre 1978, 1995 et 2013.
Pour conclure sur ce point, l’idée à retenir est une remarquable réduction de la consommation au cours des 40 dernières années malgré la prise de poids liée au progrès en terme de sécurité et de confort, l’augmentation des performances et des normes antipollution plus sévères.
Source : Catalogue de la Revue Automobile Suisse
Après avoir passé en revue l’évolution des différentes prestations de la Série 3 au cours de 40 dernières années, nous constatons que le progrès est bien visible dans tous les domaines. Nous pouvons donc nous interroger sur combien tout cela a coûté.
Nous allons donc comparé les prix au lancement de chaque nouvelle génération de la version de la moins chère et les prix en fin de carrière de la version haut de gamme. Nous utilisons les prix du marché suisse exprimés en francs suisse. Nous faisons ce choix pour deux raisons. D’une part, la monnaie helvétique est un des monnaies les plus stables et les plus fortes au monde depuis des décennies. D’autre part, le marché automobile suisse est neutre, car sans constructeurs nationaux, et donc plus concurrentiel et atomisé que les autres marchés. Pour pouvoir obtenir avoir des références avec les prix actuels, nous avons converti les prix en francs suisse en prix en euros constants de 2014. Cela signifie que le prix en euro de la 316 E21 de 1976 est en tout point comparable au prix de la 316d F30 de 2013.
En 40 ans et six générations, le prix de la 316 de base a augmenté de 22%. Ceci est à mettre en parallèle avec les évolutions :
de la technique (injection directe, turbo, catalyseur, ABS, airbags, ASC, DSC, boîte de vitesses manuelle de 4 à 6 rapports et automatique de 3 à 8 rapports) ;
des équipements (4 portes au lieu de 2, direction assistée, vitres électriques, climatisation) ;
de la longueur (+6%) ;
du poids (+37%) ;
de la puissance (+55%) ;
des accélérations (+26%) ;
et de la consommation (-45%).
Cela donne une augmentation moyenne annuelle du prix de 0,6%. Si nous regardons par génération, une 316i E36 était moins chère qu’une 316 E21. De même l’actuelle 316i F30 est moins chère que la 316i E46.
Lorsque nous faisons le même exercice sur la version haut de gamme en fin de carrière (hors M3), nous constatons une augmentation de prix de 123%. Mais il ne faut pas paniquer parce que cela correspond à une hausse moyenne de prix de 2,5% par an. C’est le prix du progrès. Mais là encore, les prestations ont été à l’avenant avec une Active Hybrid 3 138% plus puissante que la 323i E21, accélérant 44% plus vite et consommant 39% de moins. Ainsi le prix au cheval est passé de 194 EUR à 182 EUR entre les deux versions.
Nous allons terminer cet article avec une anecdote. Si nous excluons les versions M3, quelle est la version de la Série 3, toute génération confondue, qui possède le moteur de plus forte cylindrée, la 330 ou la 335 voire la toute nouvelle 340.
Et bien non, la réponse est la BMW 333i, modèle réservée au marché sud-africain et conçu en collaboration avec BMW Motorsport et Alpina. Cette 333i est équipée du moteur 6 cylindres 3210cc 197ch des Série 6 E24 et Série 7 E23. Elle a été produite entre août 1985 et janvier 1987 en 210 exemplaires. C’est une des versions les plus rares de la famille Série 3 sur laquelle vous pourrez en apprendre plus en suivant ce lien tontongreg.fr.
Supplément :
Voici une copie d’un comparatif réalisé par le magazine anglais BMW Car qui rassemble la M3 E30 avec les deux autres variantes les plus sportives de la E30, les versions sud-africaines 333i et 325iS 2.7.
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