NSU RO80

Plateforme

inédite

Designer

Claus Luthe

Première berline au monde équipée du moteur rotatif Wankel, la NSU Ro80 suit le chemin tracé par le Spider Wankel, ayant eu la primeur de cette technologie unique. Voiture haut de gamme au look futuriste et à l’aérodynamisme très prononcé, elle affronte les classiques Opel Commodore et Mercedes 200-220 W115 de l’époque, en jouant cette carte de l’innovation. Mais en fait un moteur rotatif qu’est-ce que c’est ?

Breveté en 1959 par Félix Wankel, ingénieur chez NSU, il s’agit d’un moteur qui n’utilise ni arbre à cames, ni soupapes pour fonctionner. Contrairement au moteur à combustion interne classique, qui transforme un mouvement alternatif (mouvement vertical des pistons) en mouvement rotatif (rotation du vilebrequin) le moteur rotatif Wankel produit, comme son nom l’indique, un mouvement rotatif immédiat. En effet les cylindres sont ici remplacés par un seul piston, de forme triangulaire appelé « rotor », qui, une fois mis en rotation par l’énergie libérée par la combustion, entraîne directement un arbre relié aux roues de la voiture. Beaucoup plus compact et silencieux qu’un moteur classique, le moteur Wankel permet en outre de réduire les frottements et vibrations de la caisse, procurant une conduite plus agréable et un meilleur confort routier.

La Ro80 crée donc la surprise au Salon de Francfort en cet automne 1967 en adoptant ce curieux moteur rotatif de 115ch, couplé à une boîte de vitesse semi-automatique. Berline trois volumes de cinq places, elle offre de belles surfaces vitrées et un habitacle particulièrement lumineux. Tape à l’œil par ses curieuses proportions, ses pare-chocs chromées et ses phares sous vitre façon DS lui apporte un certain cachet. Elle est même élue Voiture de l’année en 1968, une première pour un constructeur allemand !

Mais comme beaucoup de voitures des années 1970, la NSU Ro80 essuie de plein fouet le choc pétrolier de 1973. Son moteur Wankel n’ayant pas que des avantages, il consomme en moyenne 20% de carburant de plus que les voitures aux motorisations classiques, sans parler des problèmes de fiabilité récurrents à partir de 40 000km. De 4 074 unités produites en 1973, les volumes fabriqués s’effondrent à 1 286 l’année suivante. Elle ne se remettra jamais de cette épreuve, et disparait en 1977, entraînant, dans sa chute, la marque NSU.

Lieu de production : Neckarsulm, Allemagne

Chiffres de production :

En 1971, Pininfarina réalise un prototype censé préfigurer la deuxième génération de Ro80. Il se démarque par ses 4 portes à ouverture antagoniste dites « suicides » et son toit rigide rétractable à l’arrière, une première pour l’époque ! Inspiré de la ligne de la Ro80, ce « Ro80 2×2 portes » ne sera jamais commercialisé.