La DBS, qui remplace la DB6, offre un bon compromis entre sport et luxe. Coupé deux portes à quatre vraies places, cette GT trop peu présente à l’esprit, a pourtant marqué un tournant important dans l’histoire d’Aston Martin, puisqu’elle préfigurait les modèles AMV8 et Vantage, incontournables de la marque.
La DBS, qui remplace la DB6, offre un bon compromis entre sport et luxe. Coupé deux portes à quatre vraies places, cette GT trop peu présente à l’esprit, a pourtant marqué un tournant important dans l’histoire d’Aston Martin, puisqu’elle préfigurait les modèles AMV8 et Vantage, incontournables de la marque.
reprise de la DB6, elle-même étant une évolution des DB4 et DB5
William Towns
C’est dans le parc du luxueux château de Blenheim au fin fond de l’Oxfordshire qu’Aston Martin dévoile, le 25 septembre 1967, la nouvelle recrue de sa gamme DB. Baptisée DBS, celle qui remplacera progressivement la très populaire DB6 doit relever deux défis : proposer une voiture novatrice différente de celle qui l’a précédée, tout en conservant son niveau de standing. Le projet, initialement confié au designer et carrossier italien Touring, passe finalement entre les mains d’un anglais, William Towns, qui prend alors en charge sa conception. Reprenant la plateforme de la DB6, cette nouvelle DBS marque pourtant une rupture importante par rapport à celle-ci, en dévoilant un profil musclé et une face avant agressive, loin des formes arrondies et de la bonne bouille de son aînée. Ailes bombées, large calandre avec double phares, capot percé d’une entrée d’air, omniprésence de chrome, elle ne manque pas de charme et ressemble même à une italienne !
Plus large et à l’empattement plus long, elle propose à cet effet quatre vraies places, offrant ainsi une bonne habitabilité, malgré un équipement de série bien maigre. En outre, le système de suspension (essieu De Dion à l’arrière) assure à la caisse une bonne stabilité et de bonnes conditions de conduite ! Pour ce qui est du moteur, le bloc 6L de 4.0 pour 286 chevaux, ne manque pas de reprise permettant à la DBS d’atteindre une vitesse maximale de 230 km/h. Mieux, une version « Vantage » disponible dès le début de sa carrière offre 44 chevaux supplémentaire pour pousser la voiture à 240 km/h.
Mais globalement la clientèle se voit déçue par cette nouvelle arrivante. Ne remplaçant pas directement la DB6 (elle ne disparaît qu’en 1970) et ayant parfois même des performances inférieures à sa grande sœur (le 0 à 100km/h, qui était de 6 secondes sur la DB6 passe à 8,6 secondes sur la DBS), la DBS souffre d’une mauvaise stratégie de la part d’Aston Martin, se faisant carrément voler la vedette par celle qu’elle devait remplacer. L’arrivée en 1969 d’une version sur-vitaminée, la DBS-V8, marque cependant un nouveau départ pour le modèle, qui affirme enfin son identité. Bloc V8 5.3, disques ventilés avant/arrière, suspensions réglables, vitesse maximale de 273 km/h : cette nouvelle version fait enfin oublier la DB6 par son caractère sportif, tout en jouant la carte du confort en proposant de série la direction assistée, la climatisation et une sellerie cuir.
Finalement appréciées à leur juste valeur, les DBS-6 et Vantage se sont écoulées à 787 exemplaires et ont même été vendues aux Etats-Unis de 1968 à 1972. La DBS-V8 n’a en revanche pas fait carrière chez l’Oncle Sam, mais servit de base esthétique et mécanique à sa remplaçante l’AMV8, sortie en 1972.
Date | Millésime | Salon | Evènements | Description |
09/1967 | MY1968 | Présentation en 1ère mondiale | Présentation à la presse de la DBS-6, au Blenheim Palace.
– Deux variantes de moteur : DBS-6 et DBS Vantage – Moteur L6 4.0 2 ACT Carbu 286ch/330ch – BVM ZF 5 rapports – BVA BorgWarner 3 rapports – Disques pleins AV/AR |
|
10/1967 | MY1968 | Londres | Lancement | Présentation au public et ouverture du carnet de commandes |
Courant 1968 | MY1969 | Commercialisation | Lancement des DBS-6 et DBS Vantage aux Etats-Unis | |
Courant 1969 | MY1970 | Améliorations | Nouveaux rapports de boîte | |
09/1969 | MY1970 | Nouvelle version | Lancement de la DBS-V8 (hors USA)
– Moteur V8 5.3 2x2ACT à injection – BVM ZF 5 rapports – BVA Chrysler Torqueflite 3 rapports – Disques ventilés AV/AR |
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Courant 1970 | MY1971 | Améliorations | Le moteur Vantage se dote d’une injection électronique AE-Brico (hors USA). La version à 3 carburateurs horizontaux reste disponible. | |
05/1972 | Fin production | L’usine de Newport Pagnell arrête la production des DBS-6, DBS Vantage et DBS-V8 |
Appellation | Moteur/BV | Marché | Période |
DBS-6 | 4.0 M5 ou A3 | EU US |
1967-1972 1968-1972 |
DBS Vantage | 4.0 M5 ou A3 | EU US |
1967-1972 1968-1972 |
DBS-V8 | 5.3 M5 ou A3 | EU | 1969-1972 |
DE | GB | FR | IT | ES | BE | NL |
AT | CH | SE | US |
Lieu de production : Newport Pagnell, Grande-Bretagne
Version | Années de production | Nombre d’exemplaires |
DBS-6 et DBS Vantage | 1967–1972 | 787 |
DBS-V8 | 1969-1972 | 399 |
TOTAL | 1967-1972 | 1 186 |
Carrosserie | Coupé fastback 2 portes 4 places |
Poids à vide (kg) | De 1590 à 1730 kg |
EMPATTEMENT - e (cm) | 261 |
LONGUEUR - L (cm) | 458,5 |
LARGEUR - l (cm) | 183 |
HAUTEUR - h (cm) | 133 |
Châssis séparé en acier, carrosserie en aluminium
Suspension AV : Roues indépendantes ; Bras triangulés ; Ressorts hélicoïdaux ; Barre antiroulis
Suspension AR : Roues semi-indépendantes ; Essieu De Dion ; Bras obliques et timonerie latérale Watt ; Ressorts hélicoïdaux
Freinage : D AV + AR (6 cylindres) ; DV AV + AR (V8) ; assistance
Direction : à crémaillère, assistance sur la DBS-V8
Autres éléments : suspension arrière réglable de type Armstrong Selectaride sur la DBS-V8
Position : longitudinal central avant
Matériaux : bloc et culasse(s) en aluminium
Vilebrequin à 7 paliers
Distribution : arbre(s) à cames entraîné(s) par chaîne
Refroidissement par eau
Roues motrices : Propulsion
Position du levier de commande de la boîte de vitesses : au plancher
Autres éléments : Différentiel autobloquant
Désignation | 6 cylindres | Vantage | Vantage | V8 |
Période | 1967-1972 | 1967-1972 | 1970-1972 | 1969-1972 |
Type | Essence | Essence | Essence | Essence |
Nombre de cylindres | 6 | 6 | 6 | 8 |
Disposition | L | L | L | V à 90° |
Cylindrée | 3995cc | 3995cc | 3995cc | 5340cc |
Puissance | 286ch | 330ch | 330ch | 375ch |
Régime | 5500tr/min | 5750tr/min | 5750tr/min | ND |
Norme | DIN | DIN | DIN | DIN |
Taux de compression | 8,9 :1 | 9,4 :1 | 9,4 :1 | 9,0 :1 |
Distribution | 2 ACT | 2 ACT | 2 ACT | 2×2 ACT |
Alimentation | 3 carburateurs horizontaux | 3 carburateurs double corps | Injection électronique AE-Brico | Injection |
Boîte de vitesses | M5 ou A3 | M5 ou A3 | M5 ou A3 | M5 ou A3 |
Vitesse maxi | 230km/h | 240km/h | 240km/h | 273km/h |
Accélération 0-100km/h | 8,6 sec. | 8,6 sec. | 8,6 sec. | 6,0 sec. |
Consommation moyenne | 18,5l/100km | 18,5l/100km | 18,5l/100km | 21,0l/100km |
SÉRIE |
DISPONIBLE |
NON DISPONIBLE |
|
Compteur journalier | X | ||
Montre | X | ||
Lunette AR chauffante | X | ||
Lave-glace | X | ||
Phares longue portée | X | ||
Extincteur | X | ||
Sièges AV sport | X | ||
Lève-glace AV électriques | X | ||
Sièges en cuir | X | ||
Radio | X | ||
Climatisation | X | ||
Direction assistée | X |
En 1969, la nouvelle DBS-V8 se dote d’un moteur 8 cylindres en V à double arbres à cames en tête. Elle innove aussi en proposant de série quatre disques de freins ventilés et non plus pleins (c’est la première voiture Aston Martin à en être équipée). Enfin, elle préfère la boîte automatique Chrysler Torqueflite à la BorgWarner des DBS-6 et Vantage.
En 1970, la Vantage évolue légèrement elle aussi, pour accueillir une injection électronique AE-Brico. La version à carburateur reste cependant proposée.
En 1966, un an avant la sortie de la DBS, Aston Martin fait réaliser deux exemplaires uniques d’un coupé deux portes à hayon arrière, signés par le carrossier italien Touring. Appelé « DBSC Coupé », il s’agit du prototype de ce à quoi devait ressembler la DBS, chose qui n’arriva pas puisque le projet a été transmis de Touring à William Tows, qui dessine une voiture au style complètement différent.
En 1969, Aston Martin fabrique une version unique de sa DBS pour Sir David Brown, PDG de la marque. Il s’agit d’une version rallongée à quatre portes. Si elle reprend tous les éléments techniques et esthétiques de la Vantage, elle porte cependant le nom de « Lagonda », alors que la berline du même nom ne sortira que 5 ans plus tard. En 1971, le carrossier Panelcraft réalisa également un modèle unique de la DBS : la DBS Estate, un break de chasse basé sur la DBS-6.
Enfin, en 1972, Ogle habille d’une carrosserie spéciale, aux vitrages généreux, une DBS-V8.
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