La Renault 4CV est la première petite voiture française d’après-guerre. Sa conception, entièrement inédite, se déroula de manière assez chaotique pendant la Seconde Guerre mondiale.
La Renault 4CV est la première petite voiture française d’après-guerre. Sa conception, entièrement inédite, se déroula de manière assez chaotique pendant la Seconde Guerre mondiale.
Renault 760 ou 750 en Australie
Inédite
Renault
Hino Renault 4CV (ou PA62)
Bien que Louis Renault ne fût pas convaincu par une petite voiture à moteur arrière, le développement de la voiture eut lieu grâce à la volonté et au travail de trois hommes clés : Fernand Picard, Edmond Serre et Robert Barthaud. Le projet fut finalisé en 1945 et 1946 en passant d’une voiture à deux portes à un modèle à quatre portes à vocation plus familiale. Il fut même demandé l’avis de Ferdinand Porsche sur cette voiture. Pierre Lefaucheux, devenu alors le président de la Régie Renault, fit réaliser une étude de marché, une première en France pour valider le choix du lancement d’une voiture 4CV par rapport à celui d’une 11CV.
La Renault 4CV est la première voiture du constructeur à être produite à la chaîne adoptant les principes de Ford ce qui permit de réduire son prix de revient et de favoriser sa diffusion en masse auprès de la population. La 4CV fait partie des voitures ayant participé à la motorisation de la France. Appréciée pour ses performances, sa faible consommation et sa maniabilité, son confort et son comportement routier était cependant en retrait face à sa rivale la Citroën 2CV. La Renault 4 succéda à la 4CV en 1961 remédiant aux défauts de son aïeule. Voiture populaire, la production de la 4CV dépassa le million d’exemplaires, une première pour une voiture française.
Date | Evènements | Description |
10/1946 (Salon de Paris) | Présentation en 1re mondiale | Millésime 1947 |
08/1947 | Début de la production | Lancement à l’occasion du millésime 1948 |
02/1948 | Nouvelle version | Version Commerciale avec portes AR tôlées. La banquette arrière et le siège passager sont retirés pour dégager un espace de chargement suffisant. Charge utile 200kg. |
10/1948 | Commercialisation | Millésime 1949 : début des ventes aux États-Unis où la voiture fut proposée jusqu’en 1961. Moins de 5000 4CV y furent vendues. |
10/1948 (Salon de Paris) | Améliorations | Millésime 1949 : pavillon de toit semi-bombé et non plus plat ; version Luxe avec pare-chocs à butoir, sabot d’aile AR et déflecteurs |
10/1948 (Salon de Paris) | Prototype | Version Grand Luxe SAPRAR avec toit découvrable en toile |
03/1949 | Milestone | Objectif de production de 300 voitures par jour atteint (prévu initialement pour juillet 1950). |
03/1949 | Améliorations | Pavillon de toit bombé |
10/1949 (Salon de Paris) | Améliorations | Millésime 1950 : ● Modification de la plaque d’immatriculation arrière ● Un feu arrière sur Normale, deux sur Luxe ● Toit ouvrant disponible sur Luxe |
10/1949 (Salon de Paris) | Nouvelle version | Millésime 1950 : versions Grand Luxe avec moteur 21 ch et découvrable avec toit en toile et moteur 17 ch |
01/1950 | Milestone | Production de la 100 000e 4CV |
10/1950 (Salon de Paris) | Améliorations | Millésime 1951 : ● Cylindrée du moteur passe de 760 cc à 747 cc pour participer aux compétitions dans la catégorie moins de 750 cc ● Modifications du tableau de bord et nouvelles vitres aux portes avant |
10/1950 (Salon de Paris) | Nouvelle version | Millésime 1951 : version Grand Luxe découvrable avec moteur 21 ch |
10/1951 (Salon de Paris) | Améliorations | Millésime 1952 : ● Nouveaux clignotants ● Suppression version Normale ● Version Affaires remplace Luxe ● Version Sport remplace Grand Luxe |
03/1952 | Fin de la production | Arrêt de la version Commerciale |
01/1953 | Nouvelle version | Version Service à la finition dépouillée |
08/1953 | Fin de la production | Millésime 1954 : arrêt de la version Service |
10/1953 | Face-lift | Millésime 1954 : ● Nouvelle calandre ● Modifications à l’intérieur ● Moteur de 21 ch pour toutes les versions ● Simplification présentation de la version Affaires |
03/1954 | Milestone | Production de la 500 000e 4CV, première voiture française à atteindre ce chiffre |
10/1954 (Salon de Paris) | Améliorations | Millésime 1955 : radiateur d’eau sous pression et modifications de détails sur la calandre |
10/1955 (Salon de Paris) | Améliorations | Millésime 1956 : ● Nouveau tableau de bord ● Embrayage automatique Ferlec disponible |
10/1956 (Salon de Paris) | Fin de la production | Millésime 1957 : arrêt de la version découvrable |
10/1957 (Salon de Paris) | Améliorations | Millésime 1958 : ● Nouvelles roues ● Suppression du volet d’aération situé à la base du pare-brise |
04/1958 | Améliorations | Le moteur gagne en compression (7,75 au lieu de 7,25) sans que cela se traduise par un gain de puissance du fait d’un réglage différent du carburateur. |
10/1958 | Milestone | Production de la millionième 4CV |
07/1961 | Fin de la production | La dernière 4CV sort de chaîne le 6 juillet 1961. |
Appellation | Moteur | Période |
R1060 Normale | 17 ch | 1947-1950 |
R1062 Normale | 17 ch | 1950-1951 |
R1060 Luxe | 17 ch | 1948-1950 |
R1060 Luxe Découvrable | 17 ch | 1949-1950 |
R1062 Luxe | 17 ch | 1950-1951 |
R1062 Affaires | 17 ch | 1951-1953 |
R1062 Affaires | 21 ch | 1953-1961 |
R1060 Grand Luxe | 21 ch | 1949-1950 |
R1062 Grand Luxe | 21 ch | 1950-1951 |
R1062 Grand Luxe Découvrable | 21 ch | 1950-1956 |
R1062 Sport | 21 ch | 1951-1961 |
R2070 Commerciale | 17 ch | 1948-1950 |
R2072 Commerciale | 17 ch | 1950-1952 |
R1062 Service | 17 ch | 1953 (janvier à août) |
Europe
DE | GB | FR | IT | ES | BE | NL |
AT | CH | PT |
Reste du monde
US | CA | MX | AR | AU | JP | ZA |
Lieux de production : France, Boulogne Billancourt de 1947 à 1961 ; Espagne, Valladolid de 1951 à 1961 ; Belgique, Haren (Vilvoorde) de 1948 à 1961 ; Australie, Sydney de 1951 à 1961
Au terme d’un accord entre Renault et le ministre japonais de l’industrie, la 4CV a commencé à être assemblée sous licence par le constructeur Hino à partir de mars 1953. Les lots de pièces détachées (kits CKD) étaient importés par le Japon. Toutefois, les japonais se sont mis à produire eux-mêmes les pièces de la voiture en améliorant leur qualité. Dès 1957, la voiture n’utilisait plus de pièces d’origine Renault. Hino continua la fabrication de la voiture sans payer de redevance au constructeur français. La production se poursuivit jusqu’en 1963. Pour cette raison, la Hino Renault 4CV est présentée comme un modèle jumeau de la Renault 4CV française.
Chiffres de production :
Année |
Nombre d’exemplaires |
1947 |
6 327 |
1948 |
29 917 |
1949 |
63 920 |
1950 |
83 107 |
1951 |
97 313 |
1952 |
102 873 |
1953 |
95 268 |
1954 |
123 433 |
1955 |
138 629 |
1956 |
112 050 |
1957 |
71 068 |
1958 |
73 420 |
1959 |
53 951 |
1960 |
44 710 |
1961 |
9 561 |
Total de 1947 à 1961 |
1 105 547 |
Entre 1943 et 1946, 47 exemplaires d’avant-série et prototypes furent fabriqués.
La Renault 4CV a été la première voiture française à être produite à plus d’un million d’exemplaires.
Carrosserie | Berline bicorps 4 portes 4 places Berline bicorps découvrable 4 portes 4 places Berline bicorps commerciale avec panneaux arrière tôlés 4 portes 1 place |
Poids à vide (kg) | de 560 à 600 kg |
EMPATTEMENT - e (cm) | 210 |
LONGUEUR - L (cm) | 360 |
LARGEUR - l (cm) | 143 |
HAUTEUR - h (cm) | 147 |
Structure monocoque et carrosserie autoporteuse en acier
Suspension AV : Roues indépendantes ; Bras triangulés ; Ressorts hélicoïdaux
Suspension AR : Roues indépendantes ; Bras oscillants ; Ressorts hélicoïdaux
Freinage : T AV + AR ; à commande hydraulique
Direction : à crémaillère
Position : longitudinale en porte-à-faux arrière
Matériaux : bloc en fonte et culasse en aluminium
Vilebrequin à 3 paliers
Distribution : arbre à cames latéral entraîné par pignons et courroie ; soupapes en tête
Refroidissement par eau
Roues motrices : Propulsion
Position du levier de commande de la boîte de vitesses : au plancher
Autres éléments : premier rapport de boîte de vitesses non synchronisé ; embrayage automatique Ferlec de type électromagnétique proposé à partir du millésime 1956 et produit à partir de septembre 1956
Désignation | Ventoux 662/1 | Ventoux 662/2 | Ventoux 662/1L | Ventoux 662/2L |
Période | 1947-1950 | 1950-1953 | 1949-1950 | 1950-1961 |
Type | Essence | Essence | Essence | Essence |
Nombre de cylindres | 4 | 4 | 4 | 4 |
Disposition | L | L | L | L |
Cylindrée | 760 cc | 747 cc | 760 cc | 747 cc |
Puissance | 17 ch/19 ch US | 17 ch | 21 ch | 21 ch/26 ch US |
Régime | 3500 tr/min | 3500 tr/min | 4000 tr/min | 4100 tr/min |
Norme | DIN/SAE brut | DIN | DIN | DIN/SAE brut |
Taux de compression | 6,7:1 | 6,7:1 | 7,25:1 | 7,25:1 (*) |
Alimentation | Carburateur inversé | Carburateur inversé | Carburateur inversé | Carburateur inversé |
Boîte de vitesses | M3 | M3 | M3 | M3 |
Vitesse maxi | 95 km/h | 95 km/h | 100 km/h | 100 km/h |
Consommation normalisée | 6 l/100 km | 6 l/100 km | 6 l/100 km | 6 l/100 km |
(*) La compression du moteur est portée à 7,75:1 à partir d’avril 1958.
SÉRIE |
DISPONIBLE |
NON DISPONIBLE |
|
Chauffage |
X |
||
Aérateurs |
X |
||
Cendrier |
X |
||
Déflecteurs |
X |
||
Sièges AV séparés |
X |
||
Essuie-glace électrique |
X |
||
Pare-soleil |
X |
||
Rétroviseur extérieur (de série sur version Commerciale) |
X |
||
Phare antibrouillard |
X |
Voici quelques équipements novateurs introduits sur la Renault 4CV :
La Renault 4CV connût une brillante carrière en compétition faisant une première apparition en course en juillet 1948 dans le Rallye des Alpes. Jusqu’en 1950, des préparateurs se chargent de la faire courir.
À partir de 1951, la Régie Renault s’engage officiellement en compétition et crée pour cela une version spéciale de la 4CV : la R1063. La carrosserie est caractérisée par des antibrouillards encastrés dans la calandre, des grilles d’aération aménagées dans la jupe arrière et des ailes arrière échancrées. Le capot et les ailes arrière sont en aluminium. Le poids est abaissé de 45 kg. L’instrumentation est enrichie (compte-tours et manomètres). Les trains roulants sont renforcés (quatre amortisseurs à l’arrière). Le freinage est celui de la fourgonnette Juvaquatre (tambours plus gros). Le moteur est modifié (arbre à cames, embiellage allégé, carburateur Solex AAI double corps) ce qui lui permet de développer de 30 à 42ch SAE nets. Il est aussi possible de choisir trois types de boîtes de vitesse : Renault M3 (d’origine avec rapport de pont différent) ou Fapram M4 ou Claude M5. La 4CV R1063 peut ainsi atteindre la vitesse de 135 km/h. Entre 1951 et 1952, une cinquantaine de R1063 seront produites par Renault. D’autres 4CV ont été transformées en version R1063 au moyen d’un kit commercialisé par la S.A.P.R.A.R, une filiale de Renault.
Palmarès de la 4CV en compétition :
– Septembre 1948 : 1ère victoire dans sa catégorie d’une 4CV dans la course de côte du Mont Ventoux
– Janvier 1949 : victoire dans sa catégorie (750-1100cc) au rallye de Monte Carlo (13è au général)
– 24 Heures du Mans : Participation de 1949 à 1954. Victoire dans sa catégorie en 1951 (moyenne de 111,16 km/h). En 1950, première participation d’une 4CV transformée (carrosserie et mécanique) préparée par Ferry.
– Mille Miles : victoire dans sa catégorie (Sport série 750) en 1952, 1953, 1954 (triplé réalisé par l’équipage Jean Redelé/Louis Pons) et en 1958.
– Liège-Rome-Liège : victoire dans sa catégorie en 1952 et en 1954.
– Rallye des Alpes : victoire dans sa catégorie en 1952.
– Critérium des Alpes : victoire dans sa catégorie en 1954.
– Tour de France Auto : victoire dans sa catégorie en 1954 et en 1955.
– Mobil Economy Run aux États-Unis : victoire de classe en 1960 avec une consommation de 4,78 l/100 km.
La 4CV et les records :
1952 : une barquette 4CV, dessinée par Vernet et Pairard et carrossée par Antem, spécialement préparée gagne huit records internationaux sur la piste de Montlhéry à la moyenne de 166 km/h (vitesse maximale atteinte sur un tour 172,437 km/h). Cette barquette fut ensuite reprise pour participer aux 24 Heures du Mans en 1953, 1954 et 1955.
1955 : une version spéciale dérivée de la R1063 bat le record des 1000 km à 166 km/h de moyenne.
1956 : record de traversée des Etats Unis (NewYork-Los Angeles-New York), 9460 km en 122 heures et 22 minutes à la vitesse moyenne de 77,7 km/h réalisé par deux concessionnaires de Richmond en Virginie. Ce record (le précédent daté de 1933) a été établi sous le contrôle officiel de la NASCAR (National Association for Stock Cars Auto Racing).
Toutes les voitures suivantes utilisent la plate-forme de la 4CV et sa mécanique. De nombreux dérivés ont été réalisés par des carrossiers sur la base de la Renault 4CV. Nous en listons seulement une partie ici.
– Prototypes de salon :
Octobre 1948, Paris : Prototype 4CV S.A.P.R.A.R (version luxueuse avec toit découvrable en toile)
Octobre 1950, Paris : Labourdette expose une 4CV cabriolet à deux portes
– Rosier : Fin 1952, Rosier présente un prototype de berlinette. En 1953, il crée une barquette Rosier qui participera aux 24 Heures du Mans en 1953. À la fin de 1953, la firme américaine Plasticar Inc. (Pennsylvanie) rachète la licence de fabrication de la barquette Rosier qu’elle dote d’une carrosserie en plastique et rebaptise Rogue. La Rogue fut vendue aux Etats Unis par le réseau Renault.
– Autobleu : Au printemps 1953, apparaît un coupé 2 portes Autobleu dont le dessin est dû à Ghia. Il est commercialisé par le réseau Renault. Une version cabriolet, carrossée par Chapron, sortira en octobre 1955 (salon de Paris).
– VP : Encouragés par leur succès à Montlhéry, Vernet et Pairard créent deux coupés (modèle 53 et modèle 54) et trois barquettes (modèle 55-56; modèle 57-58 et modèle 58) qu’ils réaliseront en petite série sous la marque VP. A partir de 1956, les VP utilisent la mécanique de la Dauphine au lieu de celle de la 4CV. Ces modèles seront aussi engagés aux 24 Heures du Mans en 1953 et 1954 (coupés) et de 1955 à 1958 (barquettes).
– Alpine : À la fin de 1952, le 1er prototype de berlinette conçu par Jean Rédelé apparaît. Il a été dessiné par Michelloti et carrossé par Allemano. Cette voiture a remporté le rallye de Dieppe en 1953. En avril 1954, un coupé 4CV baptisé Le Marquis est présenté au salon de New York. Ce coupé a été dessiné par Michelloti, carrossé par Allemano. Son étude a été menée par le concessionnaire Renault de Dieppe, Jean Rédelé. Cette voiture ne dépassera pas le stade de prototype de salon. Le coupé Marquis aura néanmoins une carrière sportive puisqu’une variante a remporté, dans sa catégorie, la course des Mille Miles en 1955. Il préfigurait de toute évidence la future Alpine A 106 sortie en 1955.
– Mialle : Présentation au printemps 1954 d’un coupé hard top 2 portes dérivés de la 4CV
– Pichon & Parat : 4CV coupé porte-papillon présenté au salon de Paris en 1955.
– 4CV Pie : En 1955, la police parisienne commanda 15 4CV peintes en noir et blanc, sans montant central et avec les portes échancrées. Une nouvelle commande de 58 voitures intervient en 1957.
– Brissonneau : 4CV cabriolet 2 portes 2 places produit à Creil de 1956 à 1959
– Ghia : Réalisation en 1961 d’une série de voitures de plage à partir de la 4CV dénommées 4CV Jolly
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