À la différence d’autres constructeurs, l’histoire d’Aston Martin n’est pas celle d’un homme et d’une entreprise allant de succès en succès bien au contraire. Si le prestige de la marque est désormais bien établi, Aston Martin a connu des difficultés financières de manière quasiment continue. Le constructeur britannique a aujourd’hui plus d’un siècle grâce à la foi des hommes qui se sont succédés à son chevet.
À la différence d’autres constructeurs, l’histoire d’Aston Martin n’est pas celle d’un homme et d’une entreprise allant de succès en succès bien au contraire. Si le prestige de la marque est désormais bien établi, Aston Martin a connu des difficultés financières de manière quasiment continue. Le constructeur britannique a aujourd’hui plus d’un siècle grâce à la foi des hommes qui se sont succédés à son chevet.
L’origine du nom Aston Martin remonte à 1913 lorsque Lionel Martin, qui était un sportif passionné d’automobile, remporta la course de côte d’Aston Clinton au volant d’une Singer préparée pour la compétition. Il prit alors la décision de nommer ces futures voitures Aston Martin en assemblant le nom de la course avec son nom de famille.
En juin 1913, les associés Robert Bamford et Lionel Martin fondèrent la société Bamford & Martin Ltd à Londres. Elle démarra une activité de représentant automobile pour les marques britanniques Singer, Calthorpe et GWK.
Lionel Martin fit l’acquisition d’un châssis Isotta Fraschini de 1908 qu’il équipa d’un moteur Coventry Simplex en 1914. La première guerre mondiale interrompit les activités de la société. Elles reprirent avec la construction d’une nouvelle voiture qui fut prête pour la route en mai 1921. Elle fut la première à porter le nom d’Aston Martin.
Entretemps, Robert Bamford quitta la société en mai 1920. L’entreprise fut refinancée par le Comte Zborowski. Martin prévoyait une production de 100 voitures pour les trois années à venir. La production ne démarra finalement qu’en 1922.
Les Aston Martin acquirent une bonne notoriété dans le milieu de la course automobile. Cependant elles ne séduisaient que peu de clients. Après seulement 69 voitures produites, la société fut déclarée en faillite en 1924.
En juillet 1924, la firme est reprise par la Lady Charnwood. Son fils, John Benson, passionné d’automobile, devint le président du conseil d’administration. Lionel Martin avec son épouse restaient directeurs de la société. Mais une nouvelle faillite arriva en novembre 1925. L’usine fut fermée en mai 1926. Lionel Martin se retira.
John Benson décida alors de refinancer l’entreprise au moyen d’une alliance avec la société d’ingénierie Renwick & Bertelli. Le redémarrage eut lieu en octobre 1926 dans une nouvelle usine à Feltham sous l’égide de la nouvelle société Aston Martin Motors Ltd.
La première Aston Martin conçue par Bertelli fut lancée en octobre 1927. L’innovation devint le maître mot de la marque. Ses modèles étaient sportifs et performants. Ils étaient aussi extrêmement coûteux. En 1932, la faillite approche. Monsieur Prideaux Brune, chef d’entreprise, sauva la marque. Mais, il fallut remettre au pot en 1933. Le relais fut assuré par Sir Arthur Sutherland.
Son fils, Robert Gordon Sutherland intégra la direction d’Aston Martin. Les volumes de production s’accrurent quelque peu. Bertelli, aidé par l’ingénieur Claude Hill, perfectionna encore les voitures. La réputation d’Aston Martin s’accrut ainsi avec des modèles exclusifs et toujours aussi chers.
Bertelli démissionna en novembre 1937. Claude Hill le remplaça alors comme ingénieur en chef de la marque. Jusqu’en 1940, environ 700 Aston Martin furent fabriquées.
En 1945, Aston Martin disposait d’un nouveau moteur 2,0 litres et d’un prototype à châssis tubulaires et roues avant indépendantes, l’Atom, construit en 1939. La marque redémarra grâce à l’industriel David Brown qui racheta la marque à Sutherland en 1947.
David Brown était un fabricant de transmissions et de tracteurs agricoles. Il assura le développement d’Aston Martin jusqu’en 1972 bien que le constructeur perdit continuellement de l’argent pendant cette période. Les voitures étaient toujours produites à la main à raison de quelques unités par semaine comme le souhaitait David Brown.
Le premier modèle d’après-guerre fut la Two-Litre Sports, rebaptisée par la suite DB1. La voiture reprit la structure du prototype Atom de 1939 et le nouveau moteur 2,0 litres conçu par Claude Hill. Seuls quinze exemplaires furent construits entre septembre 1948 et mai 1950. La nouvelle sportive DB2 fut alors lancée. Elle utilisait le châssis multitubulaire de la DB1 et un moteur six cylindres à double arbre à cames en tête Lagonda. Ce moteur fut préféré au moteur à six cylindres que développait Claude Hill. Celui-ci se sentit insulté et quitta la société en 1949. Ainsi commence l’épopée des modèles Aston Martin à partir de 1950.
Entre 1926 et 1958, les Aston Martin étaient construites à Feltham près de l’aéroport d’Heathrow. L’usine déménagea au sein de la même ville en 1945. Ce site cessa toute activité en 1964 suite à l’arrêt du département compétition de la marque.
En 1947, en complément du rachat d’Aston Martin, David Brown acquit le constructeur Lagonda. Depuis 1958, les deux firmes sont associées.
En 1950, l’appellation Vantage fut utilisée pour la première fois sur le modèle DB2. Ce nom désigne les versions les plus sportives du constructeur britannique. La même année, Robert Eberan von Eberhorst fut nommé ingénieur en chef de la firme pour remplacer Claude Hill. Harold Beach prit la succession d’Eberhorst en 1953.
En 1954, Aston Martin dut changer de carrossier parce que Mulliner passa sous contrat exclusif avec Standard-Triumph. Le contrat alla à Tickford que David Brown racheta en décembre 1954.
À la suite de cela, la production des Aston Martin et des Lagonda fut transférée à Newport Pagnell à partir de 1958, ville où était établi Tickford. L’usine produira des voitures jusqu’en 2007.
En juillet 1955, John Wyer, après cinq années à la tête du département compétition, devient directeur technique pour seconder Beach. En 1956, Wyer poussa à la conclusion d’un contrat de style avec le carrossier italien Touring qui incluait aussi l’utilisation sous licence du brevet de construction Superleggera et la fourniture de l’outillage pour fabriquer les carrosseries complètes à Newport Pagnell. Une nouvelle fois à l’initiative de Wyer, Aston Martin collabora avec Zagato en 1960 pour un modèle exclusif : la DB4 GT Zagato. Cette collaboration perdure encore jusqu’à aujourd’hui.
En 1964, pour le troisième film de la série James Bond, Goldfinger, l’agent 007 est équipé d’une Aston Martin DB5. Ceci contribua fortement à la notoriété et au prestige de la marque parmi le grand public. Depuis une Aston Martin a accompagné James Bond dans douze films sur les 24 de la série. La fameuse DB5 figure dans huit de ces films. L’association entre la marque anglaise et l’espion anglais est telle qu’Aston Martin produisit spécialement 10 exemplaires d’un modèle exclusif la DB10 en 2015 pour le film Spectre.
L’appellation Volante apparait en octobre 1965. Elle désignait une version retouchée de la DB5 convertible, le coupé venant d’être remplacé par la DB6.
Malgré les relatifs succès des DB4, DB5 et DB6, Aston Martin perdait de l’argent de manière chronique. L’arrivée de la nouvelle DBS à moteur V8 en 1969 aggrava la situation en raison de sa mévente. En 1972, David Brown vendit Aston Martin las d’éponger les pertes récurrentes de l’entreprise.
En 1974, Aston Martin déposa le bilan. Il n’y eut pas de production entre décembre 1974 et le milieu de l’année 1975. Mais la marque trouva un repreneur au travers d’un groupe d’hommes d’affaire. Les hommes ayant fait le succès de l’entreprise dans les années 1960 s’en allèrent peu à peu soit en partant en retraite, soit en démissionnant. Les dirigeants se succédaient au gré des mauvais résultats. Ceci n’aida pas la marque.
En février 1981, le constructeur britannique changea à nouveau de propriétaire pour la huitième fois depuis sa création. Victor Gauntlett prit la direction d’Aston Martin. Il assuma ce rôle jusqu’en 1991.
Au cours de l’année 1981, le carrossier Tickford fut scindé de la société Aston Martin pour qu’il développât une activité de carrossier et d’ingénierie.
Gauntlett raviva la coopération avec Zagato avec un nouveau modèle exclusif produit en coupé et cabriolet entre 1986 et 1990.
En septembre 1987, Aston Martin fut racheté par le groupe Ford. Cet évènement permit à la marque de retrouver une sérénité financière comme à l’époque de David Brown.
Walter Hayes remplaça Victor Gauntlett à la tête de la compagnie en septembre 1991. Il supporta son idée de développer une « petite » Aston Martin qui serait produite ailleurs qu’à Newport Pagnell.
Les synergies du groupe Ford furent de mise pour réaliser ce projet. Ainsi l’Aston Martin DB7, la « petite Aston », dut beaucoup à l’ingénierie Jaguar pour sa plate-forme et sa mécanique 6 cylindres, au centre Ghia à Turin pour son style et à Cosworth pour sa mécanique 12 cylindres qui résultait de la combinaison de deux blocs Ford V6 Duratec. La voiture fut produite dans l’ancienne usine Jaguar de Bloxham qui ferma en 2004 après l’arrêt de la production du modèle.
En septembre 2003, une usine entièrement nouvelle fut érigée à Gaydon. L’usine était prévue pour une capacité de production annuelle de 8000 voitures.
En octobre 2004, au sein du site Ford de Cologne en Allemagne, un bâtiment fut alloué à Aston Martin pour la production de moteurs. Depuis, ce site assure la production des mécaniques du constructeur britannique.
Un nouveau modèle, la Vantage, est lancé en 2005 pour permettre une nouvelle descente en gamme d’Aston Martin. Bien que restant dans le segment luxe, ce modèle est plus en phase pour concurrencer les Porsche 911 et les Maserati GT.
En mars 2007, Ford profite des bons résultats de la marque pour vendre Aston Martin à un fonds d’investissement.
En mars 2008, Aston Martin annonça un accord de coopération avec Magna-Steyr pour sous-traiter la production du modèle Rapide dans l’usine de Graz de l’entreprise autrichienne. Cette décision fut prise parce que la production de la marque approchait la capacité maximale de l’usine de Gaydon. Cet accord intervint avant la crise. Après coup, on constate que cette sous-traitance n’était pas nécessaire étant donné que la production annuelle d’Aston Martin oscille désormais entre 4000 et 6000 voitures par an comme nous le verrons au chapitre suivant.
Pour satisfaire les normes d’émissions moyennes applicables en Europe à partir de 2012, Aston Martin décida de coopérer avec Toyota pour la production d’une citadine de luxe. La Cygnet fut présentée en 2011. Elle fut un flop commercial.
Les différents sites de production :
Le 9 avril 1984, la dix millième Aston Martin fut produite. La barre des 50 000 fut dépassée en 2009.
Le graphique ci-dessous représente la production annuelle de la marque depuis 1948. Les chiffres illustrent bien le caractère artisanal et exclusif d’Aston Martin. À l’exception de 1964, 1966 et 1969, la production a toujours été sous la barre des 500 voitures annuelles. Ce cap est définitivement franchi avec l’arrivée de la DB7 qui permet même à la marque de dépasser les 1 000 unités par an à partir de l’an 2000. Les DB9 et Vantage construites dans la nouvelle usine de Gaydon font multiplier les ventes par cinq. Cependant depuis le pic de 2007 et la crise de 2008, les chiffres de production régressent faute de nouveauté à l’exception de l’année de lancement de la Rapide en 2010.
Nous pouvons citer les trois éléments suivants où Aston Martin fit office de pionnier :
Tadek Marek est l’ingénieur motoriste qui conçut le moteur 6 cylindres des DB4/DB5/DB6 et le moteur V8 originel de la marque.
Avant-guerre, Aston Martin avait déjà bâti une sérieuse réputation dans les courses automobiles. La marque participa aux 24 Heures du Mans neuf fois entre 1928 et 1939.
Dès le retour en activité de la marque en 1947, les Aston Martin furent à nouveau engagées en compétition. En 1948, la Deux Litres Sport remporta sa première course à Spa pour son premier engagement en compétition.
Des versions de course des DB2, DB2/4 et DB Mk III existèrent. Elles permirent à la marque de participer aux 24 Heures du Mans, à la Mille Miglia et à de nombreuses autres compétitions dans les années 1950.
Mais de véritables voitures de course furent fabriquées par le constructeur anglais à partir des années 1950. En voici la liste :
En 1959, Aston Martin remporta la victoire aux 24 Heures du Mans.
En 1964, la marque se désengagea de la compétition automobile avec la dernière saison sportive de la DP 214.
Au cours des années 1960, des versions route de la DB4 Vantage et de la DB5 Vantage furent engagées par des écuries privées pour des courses sur circuit ou des rallyes.
La marque revint en compétition en participant aux 24 Heures du Mans 1967 avec une Lola Aston Martin équipé du moteur V8 qui allait équipé les DBS de série à partir de 1969.
En 1970, une DBS V8 préparée pour la course fut engagée en championnat GTP sur circuit.
Au début des années 1980, Aston Martin retrouva le chemin des circuits et notamment des 24 Heures du Mans en partenariat avec l’écurie Nimrod. La voiture était équipée du moteur V8 5,3l. L’aventure s’arrêta en 1984.
En 1983, l’écurie Emka équipa sa voiture de course du moteur V8 Aston Martin. L’expérience dura jusqu’en 1985.
Entre 1988 et 1990, Aston Martin retourna dans les courses de sport-prototype avec sa propre voiture mais sans grand succès.
Dans la deuxième moitié des années 1990, le retour des championnats GT permirent à la marque d’y engager des modèles tels que la grosse V8 Vantage.
À partir de 2005, Aston Martin participe aux courses d’endurance et de GT avec la DBR9 qui dérive de la DB9. Le modèle est bien secondé avec les Vantage V8 et V12.
Depuis 1950, 42 modèles Aston Martin ont été commercialisés en incluant les différents types de carrosserie pour un même modèle. À ceci, il convient d’ajouter 12 modèles exclusifs à la production limitée à moins de 100 exemplaires.
La totalité des Aston Martin appartiennent au segment G des voitures luxueuses à l’exception de la citadine Cygnet rattaché au segment A de par ses dimensions et ses prestations. Il existe toutefois une hiérarchie dans la gamme du constructeur britannique. Elle est sur trois niveaux. Le premier comprend seulement la Vantage qui cible les Porsche 911 et Maserati GT. Le second est constitué par le cœur historique des modèles de la marque : de la DB2 à la DB11. La concurrence visée est celle des Ferrari de grand tourisme. Enfin, le dernier niveau regroupe les modèles de grand luxe qui affrontent les coupés et cabriolets Bentley.
Cygnet : 2011-2013, berline hatchback 3p – modèles jumeaux : Toyota iQ et Scion iQ – production à Gaydon, Royaume Uni
Les modèles Aston Martin ont souvent donné lieu à des réalisations uniques et exclusives contribuant au prestige de la marque.
Ainsi dans les années 1950, la DB2 convertible fut carrossée en trois exemplaires par le carrossier suisse Graber. La DB2/4 fit aussi l’objet de plusieurs carrosseries spécifiques de la part des carrossiers Bertone, Ghia, Mulliner et Touring au-delà des versions de série fournies par Tickford.
À partir de la DB4, une relation privilégiée s’instaura avec le carrossier italien Zagato. Elle donna lieu à un modèle spécifique. Cette tradition fut entretenue avec les modèles V8 Zagato entre 1986 et 1990, la DB7 Zagato en 2002 et 2003, la DB AR1 en 2003 et 2004 et enfin la V12 Zagato en 2011 et 2012. Des exemplaires uniques étaient aussi proposés tels que la Vanquish roadster en 2004 ou une série de trois voitures uniques dérivées de la DB9 à l’occasion du centenaire de la marque : les DB9 Spider Centennial, DBS Coupé Centennial et Virage Shooting Brake Centennial.
Sur une base de DB4 GT, Bertone réalisa aussi l’exemplaire unique Jet en 1961. Après le break de chasse DB5 commandé par l’usine, ce style de carrosserie est souvent associé avec Aston Martin. Ainsi des variantes break de chasse sont réalisées pour les DB6 en 1966 et 1967, DBS en 1971, Virage en 1992, Vanquish en 2004 et Rapide en 2013.
Au niveau des prototypes, Touring dévoile le coupé DBSC au salon de Paris 1966. La faillite du carrossier italien n’aboutira pas à une production en série. Les dessous de ce prototype sont toutefois repris par la DBS lancée en 1967. Un prototype de berline DBS est réalisé en 1969. Il deviendra l’éphémère Lagonda produite entre 1974 et 1976.
En avril 1980, Aston Martin dévoila un concept-car original : le Bulldog à moteur central et portes à ouverture papillon. Le moteur V8 5,3l était doté de deux turbocompresseurs portant la puissance à près de 700ch.
Dans le courant des années 1990, Aston Martin proposa via son département de personnalisation des modèles spéciaux à partir de la Virage et de la V8. Il y eut des breaks de chasse, des berlines et des coupés à la carrosserie modifiée.
Les carrossiers italiens continuèrent de faire des propositions de style plus osées au constructeur britannique. En 2001, Ital Design présenta le roadster Aston Martin 2020 au salon de Genève.
Après avoir été annoncé comme prototype au salon de Paris 2008, le modèle One-77 fait l’objet d’une petite série entre octobre 2010 et avril 2012.
En 2013, un roadster CC100 fut présenté par la marque pour célébrer son centenaire.
En 2015, plusieurs modèles exclusifs sont dévoilés :
À l’occasion du concours d’élégance de la Villa d’Este en mai 2016, Aston Martin présente la Vanquish Zagato réalisée en collaboration avec le carrossier italien.
Une collaboration avec l’écurie de Formule 1 Red Bull aboutit la présentation en juillet 2016 du concept AM-RB 001 qui fera l’objet d’une production en petite série.
Les modèles suivants ont fait l’objet d’une production en petite série et une fiche spécifique leur est réservée.
Nos fiches sont gratuites et en accès libre. Vous souhaitez partager votre passion pour une marque et/ou un véhicule et permettre aux passionnés de s’informer?
Devenez rédacteur!
Contactez-nous
Donnez-nous votre avis!
Nous adaptons nos contenus !