À l’origine de SIMCA, il y a un homme : Henri Théodore Pigozzi. Ce Turinois né en 1898 s’installe à Paris dans les années 1920 à la demande de son employeur, FIAT, pour s’occuper de l’approvisionnement en métaux des usines du groupe. Excellent commercial, il grimpe rapidement les échelons et devient dès 1926 le distributeur général des usines FIAT en France, où il s’occupe de l’importation et de la vente des modèles de la marque. Mais le protectionnisme économique, qui se généralise dans les années 1930, suite au crash boursier de 1929, impose des frais de douane excessifs sur les voitures importées d’Italie, qui contraignent Pigozzi à chercher une nouvelle solution pour distribuer ses voitures librement. Cette solution, c’est SIMCA !
L’entreprise est créée en 1934 comme une franchise de FIAT (SIMCA pour « Société Industrielle de Mécanique et Carrosserie Automobile »), et se charge d’assembler et de distribuer en France les automobiles FIAT, en son nom et pour son propre compte. Les premiers modèles qui découlent de cette opération sont les SIMCA-FIAT 6CV et SIMCA-FIAT 11CV (à l’époque SIMCA n’est pas encore un nom à part entière), versions francisées des FIAT Balilla et Ardita.
Il faut attendre 1936 et le lancement de la SIMCA 5 pour donner enfin à SIMCA de la visibilité sur le marché français, et asseoir sa popularité. Petite, mignonne, agile et peu chère, cette cousine de la FIAT 500 Topolino rencontre un succès immédiat !
Les années qui suivent sont bonnes : l’année 1938 voit l’arrivée de la nouvelle grande SIMCA : la 8, établie sur la nouvelle plateforme de Balilla, et l’année 1939 marque la séparation nette entre les automobiles SIMCA et FIAT : l’appellation « FIAT » disparaît du logo, des publicités, et des infrastructures de SIMCA, ainsi que le début de la Seconde Guerre Mondiale.
Le lendemain de la guerre est rude pour Simca comme pour les autres constructeurs. La production des Simca 5 et 8 reprend dès 1946. Le premier modèle vraiment inédit de la marque, non plus basé sur un modèle Fiat existant, est accueilli en grande pompe l’année 1951 : c’est l’Aronde.
Sa grande sœur, la Vedette, arrive en 1955 et permet à Simca d’investir le segment des grandes voitures haut de gamme. Pensée à l’origine comme un modèle Ford, et plus exactement comme la seconde génération de Ford Vedette (sortie en 1948), après avoir été présentée comme Ford au salon de Paris 1954, elle est finalement commercialisée sous la marque Simca, qui a absorbé Ford France, en échange d’une prise de participation à hauteur de 15% de Ford dans Simca.
Simca rachète aussi le petit constructeur français de voitures de luxe et de sport, Talbot, en 1958. La même année, Chrysler prend une participation dans le capital de Simca à hauteur de 25% en reprenant celle de Ford et en acquérant la différence de 10%. En 1962, Fiat cède la majorité de sa participation dans Simca à Chrysler qui détient alors 63% du capital. La dernière voiture de l’ère Fiat est la petite 1000, sortie en 1961, qui clôture 28 belles années de partenariat franco-italien.
Sous Chrysler, on assiste à l’avènement de nouvelles voitures inédites : l’Aronde est remplacée en 1963 par les 1300/1500, la compacte 1100 et son moteur transversal avant arrive au catalogue en 1968, suivi d’un partenariat avec Matra à partir de 1969, qui donne naissance aux Matra-Simca Bagheera et Matra-Simca Rancho en 1973 et 1977. En 1970, Chrysler rachète les dernières parts de Fiat dans Simca qui devient alors la filiale Chrysler France. Outre-Atlantique, Chrysler cesse de distribuer les Simca, vendues là-bas depuis 1948, en 1971.
La fin de vie Simca n’est pas particulièrement glorieuse : les derniers modèles de la marque sont badgés à la fois Simca et Chrysler, preuve que la marque s’efface peu à peu du paysage automobile. Le groupe PSA rachète toutes les filières européennes de Chrysler en 1978. Il décide alors de de faire renaître la marque Talbot à partir du 10 juillet 1979, date à laquelle les Chrysler Simca deviennent des Talbot Simca. Le 1er janvier 1980, la société Chrysler France qui exploitait la marque Simca, devient la société des Automobiles Talbot. Le 1er juillet 1980, le nom de Simca disparaît définitivement. Triste épilogue pour le quatrième grand constructeur français, aux origines italiennes, qui batailla fermement avec Citroën, Peugeot et Renault dans les années cinquante, soixante, et soixante-dix.
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