La fin du XIXe siècle marque les débuts de l’automobile, une période pendant laquelle trois énergies se concurrencent pour alimenter les mécaniques des premières voitures : le pétrole, le charbon et l’électricité. Cette dernière séduit de nombreux clients en raison d’avantages indéniables face à ses rivales : propre, sans bruit, sans odeur, plus facile à utiliser et avec meilleure fiabilité. En 1900, la première voiture à franchir la barre des 100 km/h, la Jamais-Contente, est propulsée par un moteur électrique. Au début du XXe siècle, la voiture électrique représente près de 40 % des ventes du marché nord-américain.[1] Au cours des années 1910, la part de marché des voitures électriques s’effondre totalement, tandis que les voitures électriques représentent moins de 3 % du nombre de voitures en circulation. La voiture à moteur thermique s’est imposée grâce à un prix de vente plus faibles (début de la production de masse de la Ford T), de meilleures performances, un rayon d’utilisation plus grand et une facilité d’utilisation accrue (démarreur électrique inventé par Cadillac en 1912). En 1920, la voiture électrique s’apprête donc à être rangée sur les étagères de l’histoire.
Pourtant, tel le phénix, elle ressurgit dans les années 1960 et 1970, portée par les premières prises de conscience sur les questions environnementales et les premières flambées des coûts du pétrole. Diverses entreprises américaines proposent alors des conversions de voitures thermiques en voitures électriques comme Henney Kilowatt avec la Renault Dauphine. Dans les années 1970 et 1980, de nombreux constructeurs élaborent également des prototypes de voitures électriques comme, par exemple, les BMW 1602, Volkswagen Golf et Combi, Renault 5, Peugeot 205 ou autres fourgons Mercedes.
Le phénomène prend de l’ampleur dans les années 1990. En France entre 1991 et 1997, plusieurs modèles sont inscrits au catalogue par Citroën, Peugeot et Renault, tels les AX, Saxo, C15, 106, Clio et Express. En 1996, General Motors lance l’EV1, soutenu par une législation de l’État de Californie imposant des ventes de voitures sans émissions de polluant à partir de 1998, mais qui sera abandonnée en 2003. En 2008, Tesla lance sa première voiture électrique : la Roadster. En 2010, Nissan commercialise la Leaf à grande échelle, suivie en 2012 par les Renault Zoé et Tesla Model S.
En 2015, le scandale du « dieselgate » causé par Volkswagen agit comme un détonateur chez les politiques qui décident alors d’imposer la voiture électrique. L’offre de voitures électriques se développe et les ventes décollent. En juin 2022, le parlement européen vote une loi interdisant la vente de voitures à moteur thermiques à partir de 2035. Les automobilistes sont donc poussés à changer leur habitude et à passer à la mobilité électrique ce qui soulève de nombreuses interrogations relatives à l’autonomie, à l’organisation de ses déplacements, aux bornes de recharge, au budget d’achat, au prix pour recharger une voiture electrique ainsi qu’aux aides qu’il est possible de percevoir.
Au premier trimestre 2023, la Tesla Model Y a été la voiture la plus vendue au monde, tandis que les voitures électriques occupent désormais 15 % du marché européen. Nous suivrons avec intérêt les développements futurs de ce type d’automobiles qui, après avoir échoué il y a un siècle, pourraient s’imposer au XXIe siècle.
[1] The Electric Car in America, 1890-1922 : A Social History – Kerry Segrave – McFarland – pages 235 et 236
Nos fiches sont gratuites et en accès libre. Vous souhaitez partager votre passion pour une marque et/ou un véhicule et permettre aux passionnés de s’informer?
Devenez rédacteur!
Contactez-nous
Donnez-nous votre avis!
Nous adaptons nos contenus !