Conscient de l’aura du championnat du monde des rallyes, British Leyland entreprend de concevoir un modèle spécifique pour le groupe B : la MG Metro 6R4.
Conscient de l’aura du championnat du monde des rallyes, British Leyland entreprend de concevoir un modèle spécifique pour le groupe B : la MG Metro 6R4.
Profonde évolution de celle de la Metro dont la cellule centrale est réutilisée
Austin Rover Motorsport et Williams
Les années 1970 ont vu disparaître les Triumph du monde des rallyes. Néanmoins la direction de British Leyland considère que l’engagement en compétition est utile pour l’image de marque et le développement des ventes. Ainsi, il est décidé en 1980 de participer au championnat du monde des rallyes. Le projet de concevoir une voiture dédiée à ce type de courses débute donc en 1981 en coopération avec l’écurie de Formule 1 Williams, qui cherche alors à diversifier ses activités. L’avènement du Groupe B par la FIA en 1982 impose de développer un modèle pour cette catégorie reine.
Les équipes choisissent la Metro comme base de départ pour créer un bolide destiné à la compétition. Le modèle connaît un joli succès commercial, bienvenu pour le groupe anglais, qu’il faut continuer d’alimenter. Après avoir envisagé l’installation d’un moteur V8 à l’avant, le choix se porte sur la conception d’une voiture à moteur central arrière dotée d’un moteur inédit et de quatre roues motrices. Toutefois et pour commencer les essais de la voiture en situation réelle, les ingénieurs créent un V6 à partir du V8 existant dans la gamme Rover – une mécanique ex-Buick –, en retirant simplement deux cylindres du bloc original. Ainsi, un premier prototype commence à être testé à partir de février 1983.
Toujours en développement, la Metro 6R4 – 6 pour moteur 6 cylindres, R pour rallye et 4 pour quatre roues motrices – fait sa première sortie au cours d’un rallye national en mars 1984. À la fin de l’hiver 1985, l’inédit V6, conçu par un ancien ingénieur de Cosworth, arrive enfin. C’est la première fois qu’une voiture de rallye bénéficie d’un moteur entièrement développé pour elle.
En mai 1985, la Metro 6R4 définitive est révélée à la presse. Deux versions sont disponibles : Clubman de 250 ch GB destinée à un usage routier, et International de 410 ch GB pour la compétition. La version Clubman reste très proche de celle prévue pour la course et ne se prête donc guère à une utilisation normale. Disposant exclusivement d’une conduite à droite, elle n’a été vendue qu’au Royaume-Uni. Rapidement les 200 exemplaires nécessaires à l’homologation en groupe B sont produits durant l’été 1985. Les grands débuts officiels de la Metro 6R4 ont lieu au Rallye du RAC en novembre 1985.
À peine un an plus tard, la suppression du groupe B entraîne la fin de la carrière de la Metro 6R4. Son fabuleux moteur connaîtra cependant une 2e vie dans la version de série de la Jaguar XJ220. Les droits sur le moteur ont en effet été cédés par Austin Rover à Jaguar, qui fait évoluer sensiblement la mécanique de 3,0 L atmosphérique à 3,5 L turbocompressée avant de l’installer dans sa supercar du début des années 1990.
Date | Evènements | Description |
02/1984 | Prototype | Annonce d’un prototype de la Metro 6R4 avec un moteur V6 2.5 |
05/1985 | Présentation en 1re mondiale | |
08/1985 | Début de la production | |
10/1985 | Fin de la production | |
11/1985 | Milestone | Homologation en Groupe B et début en championnat du monde des rallyes |
12/1986 | Fin de carrière |
Appellation | Moteur/BV | Période |
6R4 Clubman | V6 3.0 M5 | 1985-1986 |
GB |
Lieu de production : Longbridge, Royaume-Uni
Chiffres de production : 205 exemplaires, variantes de course incluses.
Carrosserie | Coupé 3 portes 2 places |
Poids à vide (kg) | 1050 kg |
EMPATTEMENT - e (cm) | 241,2 |
LONGUEUR - L (cm) | 365,7 |
LARGEUR - l (cm) | 186 |
HAUTEUR - h (cm) | 135 sans aileron |
Structure monocoque en tôle avec caissons supplémentaires et carrosserie en polyester, aluminium (toit) et acier (portes)
Cadres auxiliaires AV et AR
Suspension AV : Roues indépendantes ; Double triangulation ; Ressorts hélicoïdaux ; Barre antiroulis
Suspension AR : Roues indépendantes ; Double triangulation ; Ressorts hélicoïdaux ; Barre antiroulis
Freinage : DV AV + AR ; étriers fixes à 4 pistons
Direction : à crémaillère
Position : longitudinale centrale arrière
Matériaux : bloc et culasses en aluminium
Vilebrequin à 4 paliers
Distribution : arbres à cames entraînés par courroie crantée
Refroidissement par eau
Autres éléments : graissage par carter sec et radiateur d’huile
Roues motrices : 4 roues permanentes avec différentiel central à visco-coupleur, répartition du couple 35 % AV et 65 % AR, différentiels avant et arrière à glissement limité
Position du levier de commande de la boîte de vitesses : au plancher
Version | 6R4 |
Désignation | V64V |
Période | 1985-1986 |
Type | Essence |
Nombre de cylindres | 6 |
Disposition | V à 90° |
Cylindrée | 2991 cc |
Puissance | 253 ch (250 ch GB) |
Régime | 7000 tr/min |
Norme | DIN |
Taux de compression | 12,0:1 |
Distribution | 2×2 ACT 4 soupapes par cylindre |
Alimentation | Injection électronique Lucas-Micos |
Boîte de vitesses | M5 |
Vitesse maxi | n.d |
Accélération de 0 à 100 km/h | n.d |
Consommation normalisée | n.d |
SÉRIE |
DISPONIBLE |
NON DISPONIBLE |
|
Vitres électriques AV |
X |
||
Climatisation |
X |
||
Direction assistée |
X |
||
ABS |
X |
La version compétition, dénommée « International », dispose d’un moteur délivrant 416 ch (410 ch GB) et d’une boîte de vitesses à crabots. Après avoir été testée en 1984 et 1985, elle fait ses débuts dans le championnat du monde des rallyes en Groupe B au rallye du RAC en novembre 1985. La saison 1986 est marquée par de nombreux abandons, tandis que la FIA décide la fin du groupe B ce qui condamne de fait les développements ultérieurs de la Metro 6R4. Cette dernière connaît néanmoins des succès dans de nombreux championnats nationaux, par exemple en France avec le pilote Didier Auriol au volant. Avec la fin du groupe B, de nombreuses Metro 6R4 connaissent alors une carrière en rallye-cross, certaines participant même à des rallyes nationaux avec une puissance limitée à 300 ch, soit le maximum autorisé en groupe A.
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