Peugeot 607

Plateforme :

Reprise de celle de la 605

Designer :

Centre de style Peugeot dirigé par Murat Günak

Porteuse d’espoir lors de son lancement en 1989, la 605 a échoué commercialement en raison d’un lancement précipité avec un manque de mise au point ayant entraîné de nombreux problèmes de fiabilité qui ont détruit la réputation de la voiture. La base de l’auto étant toutefois très bonne, Peugeot choisit de la réutiliser pour son nouveau haut de gamme. Ainsi, la nouvelle 607 reprend la plate-forme de la 605 et plus précisément son soubassement, son architecture mécanique et ses trains roulants. Les mécaniques sont des évolutions de celles déjà existantes : un 2.2 essence décliné à partir du 2.0, un V6 ES9 amélioré et un 2.2 HDI dérivé du 2.0 HDI déjà monté sur la 406. Le moteur 2.2 HDI turbo diesel se montre le plus innovant avec une culasse à double arbres à cames en tête et quatre soupapes par cylindre et le montage d’un filtre à particules en première mondiale. La gestion de la boîte automatique a été perfectionnée pour permettre une meilleure adaptabilité aux différentes conditions de conduite. Peugeot choisit d’utiliser le multiplexage à bord de la 607 pour réduire le nombre de connexions électriques et donc améliorer la fiabilité.

En outre, pour ne pas commettre deux fois la même erreur et compromettre les chances de réussite de la 607, Peugeot décide de retarder le lancement du modèle pour être sûr de la qualité de la voiture. La marque conduit une opération « diamant » qui consiste à faire rouler par du personnel interne une centaine de voitures de présérie produite à l’automne 1999. Ainsi, le démarrage de la production en série initialement prévu en novembre 1999, deux mois après la présentation au public de la 607, sera décalé à mars 2000, la commercialisation effective étant reculée de février à mai 2000.

Ce retard est également mis à profit pour modifier les réglages des trains roulants de la voiture destinés à s’assagir le comportement routier de la voiture, excellent au demeurant. Des essais réalisés par le magazine Auto Plus avaient en effet révélé un comportement routier trop vif ce qui entraîna un battage médiatique autour de la 607 peu avant son lancement.

À partir d’une base technique solide, la 607 propose un style classique en rondeur mais qui manque toutefois d’élégance et d’harmonie selon les critiques de l’époque. La voiture se montre extrêmement confortable avec une habilité généreuse, semblable à celle de la 605. L’équipement se révèle très riche puisque comprenant en série la climatisation automatique, la radio, les jantes en alliage léger, les quatre vitres électriques, le régulateur de vitesse, 6 airbags, l’ABS, l’allumage automatique des phares et le détecteur de pluie. La gamme est construite simplement autour de trois moteurs, deux boîtes de vitesses, deux finitions et quatre ambiances intérieures qui rendent néanmoins possible de nombreuses personnalisations. À la différence des constructeurs allemands, peu d’options sont proposées comme par exemple les phares au xénon, le système de navigation GPS, le double vitrage, le système Hifi, le téléphone et le toit ouvrant.

En septembre 2004, la 607 évolue dans une deuxième phase comprenant moult petites améliorations et inaugurant un nouveau moteur V6 turbo diesel. Cette mécanique, conçue en collaboration avec Ford, est fabriquée au Royaume-Uni. Pour pouvoir l’accueillir, la 607 reçoit un nouveau bouclier avant qui allonge la voiture d’environ 3 cm. Avec la phase 2, le nombre de finitions disponibles augmentent et s’articulent autour de trois niveaux d’équipement et de deux présentations. En 2006, la 607 connaît sa dernière évolution majeure avec l’arrivée d’un 2.2 HDI biturbo, également développé en coopération avec Ford.

À son lancement, l’objectif de ventes de la 607 étaient de 45 000 unités par an en Europe dont 20 000 en France. Après 10 ans de carrière, moins de 170 000 voitures ont été produites, bien loin des ambitions initiales. La troisième grandes berlines Peugeot ne connut donc pas de succès à l’instar de ses deux devancières et cède la place, au cours de l’année 2011, à la 508 qui succède également à la 407.

Autour de ces versions, Peugeot a décliné quatre ambiances de présentation intérieure disponibles : Ivoire, Diamant, Ébène et Titane. En outre, une ou plusieurs finitions ont pu exister suivant les phases du modèle et les marchés. Nous résumons ci-dessous les informations que nous avons collectées :

• Finition Pack (France) ou Privilège (Allemagne) avec équipement enrichi disponible sur les 607 phase 1 ;
• Finitions base, S et SE au Royaume-Uni sur les 607 phase 1 remplacées par une unique finition Executive sur les 607 phase 2
• Finitions Personnalisée ou Luxe remplacées au millésime 2008 par les Confort et Platinum sur le marché suisse
• Finitions Comfort (jantes de 16 pouces) ou Sport (jantes de 17 pouces) sur le marché japonais
• Finitions Réference, Pack et Executive sur le marché hollandais sur les 607 phase 2
• Finitions Prémium, Sport et Platinum sur le marché allemand sur les 607 phase 2
• Finitions proposées en France sur les 607 phase 2 :
  

  Finition	Présentation	Période	Version
  Executive	Confort (bois)	10/2004-03/2007	Toutes
  Executive Pack	Confort (bois)	10/2004-03/2007	Toutes
  Signature	Confort (bois)	10/2004-03/2007	3.0e V6, 2.7 HDI et 2.2 HDI 170
  Prémium	Confort (bois)	03/2007-06/2009	Toutes
  Sport	Sport (aluminium)	10/2004-03/2007	Toutes
  Sport Pack	Sport (aluminium)	10/2004-03/2007	Toutes
  Griffe	Sport (aluminium)	10/2004-03/2007	3.0e V6, 2.7 HDI et 2.2 HDI 170
  Griffe	Sport (aluminium)	03/2004-06/2007	Toutes
  Féline	Série spéciale	10/2004-06/2005	3.0e V6 et 2.7 HDI
  Féline	Sport (aluminium)	07/2007-06/2011	Toutes

Lieux de production : France, Sochaux jusqu’en mars 2009, puis Rennes (usine Citroën) de mars 2009 à septembre 2010
Chiffres de production :

• Toit ouvrant vitré coulissant et relevable à commande électrique disponible

La 607 introduit les deux équipements suivants en première mondiale :

• Filtre à particules sur moteur diesel ;
• Allumage automatique des feux de détresse en cas de freinage d’urgence.

Il s’agit aussi de la première voiture française équipée du contrôle dynamique de comportement ESP.

Parti le 3 mai 2001, Philippe Couesan est revenu à son point de départ le 22 avril 2002 après avoir parcouru 500 000 km en moins de 12 mois dans toute l’Europe à bord d’une Peugeot 607 2.2 HDI. Le pilote s’est ainsi adjugé le record mondial pour une telle distance couverte en moins d’un an après avoir roulé environ 1400 km en 12 à 14 heures de conduite par jour. La voiture disposait d’un arceau de sécurité, d’un système de navigation GPS, de plusieurs téléphones et d’un réservoir de carburant de 215 litres pour disposer d’une autonomie maximale. La distance de 500 000 km fut couverte à la vitesse moyenne de 104 km/h et nécessita une consommation totale de 55 927 litres de gasoil soit une consommation moyenne de 11,2 l/100 km.

En mars 2000, Peugeot met en avant son nouveau haut de gamme au salon de Genève. Au côté de la 607 de série, deux prototypes sont présentés :

• La limousine 607 Paladine dotée d’une partie arrière du toit escamotable, d’une sellerie en cuir Hermès, d’un bar entre les passagers arrière et d’un écran plasma en couleur de 17 pouces connecté à un ordinateur et à un lecteur DVD ;
• Le coupé 607 Féline avec deux places, un pavillon translucide coulissant en deux parties et deux portes avant qui s’escamotent dans les ailes avant. Ce coupé conserve la plate-forme de la berline avec le moteur V6 implanté longitudinalement en position centrale avant et qui entraîne toujours les roues avant. La coque en carbone de la 607 Féline a permis de contenir son poids à moins de 900 kg. La voiture mesure 407 cm de long, 188 cm de large et 119 cm de haut.

En octobre 2002, Peugeot dévoile au salon de Paris la 607 Pescarolo. Cette voiture se veut une simple étude de style d’une version sportive de la 607 qui se distingue par ses ailes élargies, son bouclier avant avec une entrée d’air accrue, des baguettes latérales spécifiques avec la mention « Pescarolo », un diffuseur arrière, deux sorties d’échappement et des jantes de 19 pouces. À l’intérieur, on trouve une finition spécifique composée de cuir prune, de garnitures chromées et d’une planche de bord recouverte de cuir sombre. Sous le capot se trouve le moteur V6 de série, Peugeot se contentant d’émettre l’hypothèse d’une mécanique plus puissante provenant du prototype C60 Pescarolo ayant couru aux 24 Heures du Mans, et dont le V6 délivre plus de 400 ch. Face à une telle puissance, la transmission et le système de freinage devraient être adaptés.